perle de Carole Braeckman

« Coucou vous !

il y a quelque temps, dans mon bus de campagne, vous savez celui qui me conduit vers la civilisation, j’ai, avec effarement, repéré de nombreux endroits sinistrés : des carcasses de voiture à l’abandon, des engins de travaux, délaissés et rouillés, des palissades décaties, des ruines navrantes…
Ça alors !!?!
C’est un trajet que je dois effectuer deux à trois fois par mois. Je le connais parfaitement. Tout du moins, je pensais le connaître parfaitement !
Jusqu’alors, il m’enchantait ! et ce jour-là, ce jour-là, ma foi, il m’a déstabilisée de laideur ! Comme si mon regard ne captait que de lugubres calamités…

J’ai alors repensé à cette adolescente venue me consulter peu après la rentrée scolaire, dévastée par un chagrin d’amour de vacances. Elle avait repris le collège avec des pieds de plomb, et la pauvre avait de surcroît atterri dans une classe horrible (que des sot(te)s !), où elle ne se sentait vraiment pas à sa place… – Bah, tu dois être terrassée par ton chagrin, et peu encline à la tolérance, non ?
Un mois plus tard, l’affaire était apaisée : elle s’était fait des ami(e)s, et était heureuse ! – Tu avais raison, j’étais de mauvaise humeur, et je voyais tout en noir.

J’admis en mon for intérieur être de méchante humeur ! ce jour-là… et par conséquent, je ne captais que la difformité, la saleté…
Vous rappelez-vous ce conte des jeunes gens qui abordent une ville inconnue ? Chacun(e) porte son univers en son coeur…
Je me dois de reconnaître que réaliser cela n’a pas pour autant ôté du paysage les quelques hideurs qu’il me restait à découvrir… Je vous jure qu’habituellement, mes trajets sont de véritables actions de grâce ! tant je trouve le panorama ravissant !
Je réaffirme haut et fort, je valide, j’atteste : Dans un contexte quotidien, le monde qui nous entoure est le miroir de notre humeur !

Je crois vous entendre ! Comment ça, toi, Carole, tu es de mauvaise humeur !?! – Evidemment ! Comme tout le monde !
Parfois : Tiens mais je suis ronchon, moi ! Je m’abstiens alors de vous écrire. Inutile de vous contaminer. Si bien que mes bougonneries vous échappent…
Bon, elles sont rares !
Tous mes conseils pour un mieux vivre conduisent à maugréer le moins possible…
Moins de pression, plus d’authenticité, plus de sincérité… etc. mènent à moins de râlances ! Youpi !

Se dire que le monde est sombre ou fascinant, l’entourage minable ou fantastique, au gré de notre humeur ! est un sacré challenge, vous ne trouvez pas ?
Ça donne envie de bien jouer sa partie, non ?

Cela n’a rien à voir – quoique ! : avez-vous noté que joyeuse et joueuse n’avait qu’une voyelle d’écart ?!
Ce genre de petite acrobatie me réjouit toujours !

Je vous souhaite une bien douce soirée !
Carole. »

l'hisbiscus

 

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